Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC) : affaire 40 milliards recouvrés en 2023: les travailleurs s’interrogent.

Depuis ce mardi 3 juin 2025, un bras de fer oppose les travailleurs de l’Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC) à leur secrétaire exécutif, Dr Mohamed Bereté. Très tôt ce matin, les employés au nombre de 150, y compris les contractuels ont bloqué l’accès au bureau du secrétaire exécutif, empêchant ce dernier de prendre ses fonctions.
Contacté sur place, Souleymane Sylla, porte-parole du collectif des travailleurs, est revenu sur les raisons de cette grogne.
« Les raisons sont nombreuses. Ce matin, nous avons décidé de bloquer l’accès au bureau du secrétaire exécutif à cause des injustices que nous subissons depuis son arrivée à la tête de l’agence, en avril 2024. Depuis cette date, les conditions de travail se sont fortement dégradées. Plusieurs responsables, notamment les chefs de service et chefs de département, ont vu leur salaire réduit de plus de 50 % et leurs avantages, comme le carburant, supprimés. Il nous disait que c’était à cause des réformes demandées par la hiérarchie. »
Le collectif dénonce également l’absence de résultats concrets issus de ces réformes, malgré plusieurs consultations internes, notamment un atelier de retraite tenu à Kindia, auquel ont participé les chefs de département, les directeurs régionaux, des experts recrutés, et des représentants de la Présidence de la République.
« Lors de cette retraite, un nouvel organigramme avait été validé par toutes les parties. Il prévoyait une augmentation du personnel à 150 agents. Mais à notre grande surprise, aujourd’hui, le Dr Bereté veut imposer un nouvel organigramme qui ramènerait l’effectif à 60 ou 70 personnes. Le reste du personnel serait reversé à leurs ministères d’origine, ce que nous jugeons inacceptable », affirme Souleymane Sylla.
Autre point de revendication majeur : la situation des contractuels, dont certains sont employés depuis plusieurs années. D’après le collectif, près de 40 contractuels ne sont plus payés depuis le 30 mars 2025, alors qu’ils continuent de travailler.